Al Manara est une création qui associe des musiciens belges et palestiniens, autour de Ramzi Aburedwan et d’Éloi Baudimont.
Le répertoire se construit comme un dialogue dans lequel les propositions traditionnelles ou originales de Ramzi trouvent dans les réponses d’Éloi le complément indispensable à la naissance d’un métissage riche en émotions.
Aux mélodies poignantes palestiniennes résonne la polyphonie européenne ; à la douceur du chant, des cordes, du nay et des percussions arabes, résonne la puissance des cuivres européens.
Les textes sont choisis dans l’œuvre du poète palestinien Mahmoud Darwich.
Al manara, le phare
Ce projet est né d’une double rencontre.
La première rencontre fut celle que je fis avec Eloi Baudimont. Je l’avais entendu dans la fanfare de Mourcourt, puis dans la fanfare Détournée.
J’avais été impressionné par ses qualités de chef et de compositeur. Mais ce qui m’a le plus marqué c’est le travail réalisé avec Baba Sissoko dans Mali Mali et ses prestations comme chef du Grand orchestre Lunaire à La Louvière.
Il arrive à créer un grand orchestre avec pour partie des gens qui n’ont jamais fait de musique et à les faire jouer devant quinze mille personnes venues « décrocher la lune ».
Cet homme là est bien plus qu’un grand musicien génial et éclectique, c’est un passeur.
La deuxième rencontre eu lieu en Palestine à Ramallah, avec Ramzi Aburedwan. Je connaissais ses compositions avec son groupe Dalouna ainsi que son Ensemble National de Musique Arabe de Palestine, dont il est directeur artistique. Mais ce qui m’a encore plus enthousiasmé c’est le travail qu’il a réalisé au travers de son association « Al Kamandjati » en créant un réseau d’écoles de musiques dan toute la Palestine occupée, permettant aux jeunes palestiniens, y compris dans les camps de réfugiés, d’apprendre et de jouer de la musique. Cet homme là est bien plus qu’un musicien génial et éclectique, c’est lui aussi un passeur.
J’ai proposé à Ramzi de monter une première création belgo-palestinienne en collaboration avec Eloi Baudimont.
Après de longs débats entre nous, nous avons choisi de nommer ce projet de coopération artistique « Al Manara ». D’abord parce que c’est le nom de la place centrale de Ramallah, ville palestinienne innovante et qui rayonne culturellement.
Al Manara, signifie en arabe le phare. Le phare, partout dans le monde apporte la lumière et éclaire le passage vers le port. Pour nos deux passeurs et leurs douze acolytes, il fallait bien un phare pour permettre le passage des cultures.
Yanic Samzun, Secrétaire Général de Présence et action culturelles